Le voyage fut long, éprouvant ... mais enfin, j'étais à bord de ce splendide navire. Je repensais à tous ses paparazzis venue immortalisé le départ des voyageurs. Mon départ, j'avais l'impression d'avoir existé un court instant. Seulement il n'était pas là pour ça, j'avais lancé mon dernier signe à la foule, comme une chanteuse après une prestation. J'avais montré ma joie, mes doutes, face à tous et cela m'avait fait du bien.

J'avais réussi à être moi, une chose que je n'oublierais jamais de si tôt.

La journée était déjà entamée, j'avais pris mon repas dans l'avion, il ne me restait plus qu'à profiter de ce temps radieux. Pas besoin de me rendre dans ma chambre puisqu'un employé c'était chargé de mes bagages.

Mes lunettes sur le nez, je me promenais à bord du bateau, il était si spacieux. Je ne savais pas vraiment ou me diriger. Je suivais un peu les gens au pif, espérant tomber sur un endroit sympa. Je profitais de cette balade pour visiter un peu et pour pouvoir me repérer par la suite. Je savais bien que cela ne se ferait pas en une journée, mais il n'était pas trop tôt pour y penser. Pour commencer la visite, je m'avançais vers l'accueil et pris une brochure ou il y avait un plan du bateau. Suivant alors les explications du prospectus , j'essayais de me rapprocher du " pont soleil " . Un petit rafraîchissement n'étais pas de refus, ni même un petit bain de soleil.

Après une bonne heure de marche , j'atterris enfin à destination. Un bar luxueux m'attendait sur le " pont soleil " , ainsi qu'une multitude de transat. Je m'avançais face au comptoir et interpella une serveuse : " Bonjour, un Cocktail , Get - Baileys s'il vous plait " J'affichais à ce moment-là, un visage détendu, mais ce n'était rien à celui que j'avais une fois installé sur mon transat. Un soupire de soulagement s'échappa de mes lèvres.

" Ouf, un peu de repos " lançais-je les yeux clos, sans les ouvrir, j'apportais à ma bouche la paille de mon cocktail frais. Les remous des vagues bercer ma journée, accompagné du tintement de mes glaçons.

Je venais à peine d'arriver et pourtant, il était vrai que beaucoup de monde m'avait précédée. Je n'avais pas du tout fait attention au bruit qu'ils faisaient, tous étaient autour d'un verre. Certains se contentaient d'observer les vagues, accoudés à la rambarde du pont. Moi non, après tout, j'avais encore un an tout entier pour profiter de ce spectacle marin. J'espérais de tout cœur d'ailleurs, croisée des animaux tels que les dauphins ou bien même une baleine.

D'un signe de tête je désignais le transat près de moi, " Non non allez-y je suis seule " presque naturellement, j'accompagnai cela par un petit signe avec mon verre. " Santé " Dis-je en souriant. Ce cadre paradisiaque aurait décoincée n'importe qui, je voyais bien que je n'étais pas tout à fait moi. Sans me rendre compte cet excès de bonheur m'avait rendu , ultra sociable.Tout en observant le jeune homme prendre place, je sirotais de nouveau ma boisson. Les glaçons étaient un peu plus mince qu'au départ, mais le tout toujours aussi frais.

Je relevais mes lunettes dans mes cheveux et observa ma tenue. Un petit short en jean et un mini tee-shirt blanc, orné d'une écriture bleue, jean. Je n'avais pas pensée à enfiler mon maillot de bain avant de partir en voyage, un tort que j'avais eu. Je ne voyais pas retourner en cabine pour me changer, surtout que j'allais certainement mettre une bonne heure avant de retrouver mon chemin.

La brochure du bateau me servait à présent de dessous de verre, lorsque je décrochais encore un nouveau mot au jeune homme : " Et vous ? " demandais-je " Vous voyagez en famille ? " précisais-je.Il n'avait pas le profil d'un papa, mais pouvais très bien être avec ses amis. D'ailleurs cela m'importait peu, c'était surtout histoire de faire un brin de causette. Je ne me voyais pas, faire un voyage d'un an sur ce bateau, sans rien dire à personne. Je ne voulais pas vivre cette aventure seule et avait d'ailleurs proposés à mes parents de venir mais, vous imaginez bien la réponse. Je n'avais personne d'autre qu'eux et ils n'étaient pas un modèle de présence. Pour ce qui était de mes amis, mes parents ne voulaient que je ne côtoie que les " enfants " comme moi. Forcement les amitiés étaient limitées et puis, les enfants de bouges ne sont pas tous nés avec un cœur sur la main.

J'avais à présent détaché mon regard de celui jeune homme. Il était maintenant dirigé face à moi. Comme si j'essayais de voir à travers la paroi du navire. Il est vrai que j'aurais aimée observer une dernière fois le quai, mais une flemme légendaire m'avait envahie et puis, je ne voulais pas que l'on me pique mon transat. J'attendrais le jour ou le paquebot s'en ira, le jour ou l'on verra le quai s'éloignait et disparaitre totalement. Cette vue sera la plus belle de toute ma vie. Comme lorsque j'ai vu mon avion se soulevait dans les airs, loin de cette ville maussade. Soudain, le jeune homme me demanda si j'étais également seule.

" Hélas oui ... je ne savais pas trop qui mettre dans ma valise. " J'affichais une légère moue, j'aurais tellement aimée venir avec des amis, de la famille, mais qui ? Et puis, à présent il était trop tard, avec un peu de chance je croiserais mon voisin à bord. Lui aussi est plutôt riche mais c'est un vieil homme aigris. Il n'aime rien, mis à part sa vieille peau de femme et son caniche toujours trop blanc. Saleté de chien, j'ai toujours eu envie de le rouler dans la boue pour voir si mon voisin ferait une attaque. Enfin, cet homme c'est le genre " J'ai déjà vu mais, ... " Parce qu'il a de l'argent il croit avoir tout fait, tout vu et en plus il se permet de critiquer. Monsieur, habite Paris et il n'aime aucun des pays qu'il a visité ? Comment fait-il ? Il y a tellement de belle chose à découvrir, rien qu'ici, cette plage de sables fins, sans parler du mémorial de l'Holocauste, du marché de Bayside et la visite de Vizcaya, qui sont des choses à voir une fois dans sa vie. Sans compter le nombre hallucinant d'activités que Miami propose, en une semaine je ne sais même pas si je pouvais toutes les faire.

Mon sourire s’élargit de suite, rien que de penser que tout cela était à porter de main. Décidément, cette croisière allait être plus que bénéfique. Je me sentais presque pousser des ailes. Affalée sur mon transat, je réfléchissais déjà au programme de ma semaine. Cela n'était pas bien évident et puis, mon verre était de nouveau vide. J'allais vite me déshydraté, cette chaleur, je n'y étais pas habitués du tout. Le climat parisiens étant plutôt froid, bien entendu j'avais déjà voyagé un peu, mais cela ne s'étendait jamais bien longtemps sur la durée.

Hocha la tête, " enchantée " répondis-je poliment, " Daelys Fletcher " continuais-je pour me présenter à mon tour. J'affichais un large sourire avant de rétorquer " Parfois, être accompagné n'est pas déplaisant " je glissais alors un clin d'oeil amuser au jeune Duncan.

Je ne disais pas cela pour lui faire du rentre dedans, simplement parce que je le trouvais amusant et que j'avais envie de pimenter un peu la conversation. Après tout, nous étions là pour nous amuser et profiter un peu de ce voyage. D'ailleurs, je me demandais s'il avait une raison précise d'être monté à bord du Calypso et ne me gêna pas, pour poser la question.

" J'avais un besoin de m'éloigner et de temps aussi pour écrire, cette croisière coller pile poil avec mes envies, elle me permettra de me reposer de voir de beau paysage, de faire des rencontres et de finir mon roman. Et pour ce qui est du "concours" je n'étais pas au courant il y a des chanceux, moi je joue jamais je perds toujours. "

J'aurais pu tenir le même discours à un détail près , je n'écrivais pas de roman. D'ailleurs, j'étais plutôt une grande lectrice mais, son nom ne me disait rien. Peut-être qu'en en sachant un peu plus sur le dit bouquin cela me reviendrait. Je n'avais hélas, pas eu le temps d'aborder le sujet que de suite il enchaîna, me retournant alors la question :

" Oh moi, " je relevais les yeux vers le ciel, comme-ci j'attendais que la réponse en tombe. " Je pense que l'on est tous là pour la même chose, seul l'histoire change ... " Répondis-je simplement.

Je pinçais une lèvre avant de me lancer, je me doutais bien, qu'il ne serait pas satisfait d'une réponse si brève. C'est pourquoi, je continuais, un peu plus en détail.

" Mes parents sont de gros travailleurs et donc forcement, il me mêle un peu à leurs affaires. Seulement, il y a des jours ou on ne veut qu'une chose, être tranquille ... Alors me voilà, pour respirer, certainement reprendre le contrôle de ma vie. Me faire de nouveaux souvenirs, de nouveaux amis et en même temps me reconstruire. "

Je ne sais pas pourquoi j'étais entrée autant dans les détails, l'émotion peut-être. Parfois, notre cœur parle à la place de nos cordes vocales et à chaque fois qu'il est touché, celui-ci est dur a stoppé. Parfois on a juste besoin d'évacuer le trop plein ...

Les deux jeunes étaient confortablement installés, profitant du soleil. Cela faisait un moment que la caresse du soleil ne l'avait pas rendu heureuse. Les rues grises de Paris ne lui offrait pas , pareil vu. Elle arrivait à oublier ses soucis , ainsi étendu même s'ils étaient toujours présents. Comme un chat tapis dans l'ombre, il finirait par sortir d'un bond, sans crier garde. L'heure était à la détente et au bonheur, une chose importante pour notre Daelys. Elle releva les yeux vers le jeune homme et proposa : " Je pourrais vous laisser mon numéro "

Elle savait qu'une fois le soleil couché chacun repartirait de son côté. C'est pourquoi elle mit en place ce qu'elle put pour garder le contacte : " On pourrait s'organiser une soirée sur le Calypso un de ces soirs, ou même une excursion. " continua elle radieuse. Elle n'avait pas encore d'idée précise mais, ils pourraient en discuter maintenant. Elle se leva , se dirigeant vers le bar. Une fois là-bas, une serveuse s'occupa de sa demande et lui apporta de quoi noter. Rapidement, Daelys se saisit du stylo et griffonna quelques chiffres sur une serviette en papier. Elle retourna auprès de Duncan et lança : " Je nous ai commandé deux verres, la serveuse, nous les amènes " Elle lui tendit ensuite la serviette et tout en s'asseyant continua :

" Je vous ai pris le cocktail de bienvenue, comme je ne sais pas ce que vous aimez " Quant-à elle, elle avait opter pour un Mojito. Daelys aimait beaucoup la menthe et surtout l'alcool, un moyen efficace de ne plus faire attention à ce que les autres pensaient d'elle. Comme elle était de nature réservée, il lui faillait une solution rapide pour être à l'aise. Cela était plutôt mal vu par ses parents , qui du coup, avaient du mal à la sortir dans des soirées chics. Daelys finissait souvent dans un état déplorable ou bien même, finissait par partir de la soirée pour rejoindre des clubs de nuit douteux.